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A lire sur Le Point – Politique, l’article ci-dessous
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Titre exacte donné par le journal était: À la Fête de l’Huma, Ruffin hué et Villepin acclamé
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Une scène, deux ambiances. Le samedi soir, un homme de gauche hué dès son entrée sur la scène de l’Agora, à la Fête de l’Huma ; le dimanche midi, un homme de droite acclamé sur la même scène par une foule enthousiaste. Un ex-Insoumis, François Ruffin, conspué, et un chiraquien, Dominique de Villepin, accueilli sous les vivats, le tout lors de la grande fête annuelle du journal communiste fondé en 1904. Le contraste est surréaliste. Il dit tout du nouveau rapport que La France insoumise entretient avec Ruffin, traité en paria.
L’iconoclaste élu de la Somme, sous le feu des critiques de ses anciens « camarades » depuis qu’il a confié sa « honte » d’avoir mené, en 2022, une « campagne au faciès », était invité à participer à un débat avec Raphaël Arnault, député Insoumis élu en juillet dans la 1re circonscription du Vaucluse. Le thème de l’échange, auquel participaient également l’écologiste Marie Pochon et l’élu communiste Nicolas Sansu : « Comment unir les classes populaires pour défaire le RN ? »
« Bâtir des ponts »
Dès le début, Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde Antifasciste et fiché S, se fait le porte-voix de la colère qu’il entend dans la salle. « François, je te le dis avec la plus grande sincérité : tu as blessé énormément de camarades, notamment la jeunesse […] Tu es dans la faute politique. Diviser les classes populaires entre elles n’est pas la bonne façon d’entrevoir la période politique », sermonne-t-il. Et de déclarer fermement qu’il ne sert à rien d’aller « séduire les racistes » et qu’il faut plutôt s’adresser aux « mouvements antiracistes ». C’est à ce moment que la foule entonne « Siamo Tutti Antifascisti ».
« Si l’on est honnête et que l’on prend le temps de réécouter l’extrait, le chant n’est pas destiné contre Ruffin, argue l’un des organisateurs de l’événement. Les pastilles anti-Ruffin ont été diffusées par des Insoumis qui avaient intérêt à nuire à Ruffin, mais ça ne reflète pas du tout l’entièreté du débat. La réalité est plus nuancée que ce que l’on voit sur Twitter. »
De fait, en une heure, le député de la Somme parvient habilement à retourner une partie de la salle, qui finira par l’applaudir. Il félicite d’abord Arnault pour sa victoire, rappelle son « désaccord électoral et moral profond » avec Jean-Luc Mélenchon et l’explique, avant de rappeler qu’il souhaite « bâtir des ponts » là où « l’extrême droite érige des murs ».
« Le choix de Jean-Luc Mélenchon [de se concentrer exclusivement sur la jeunesse et les quartiers populaires, NDLR] est suicidaire. Il ne nous permet pas d’être majoritaire. C’est un choix de l’abandon et de la défaite. Il nous faut tout faire pour toutes les classes populaires. Il s’agit de ne laisser tomber personne. Gagner en Picardie comme en Seine-Saint-Denis, ce n’est jamais perdre son temps », développe-t-il. Là où le message de Ruffin pouvait être perçu comme un manque de volonté de parler à l’électorat de Mélenchon, il affirme qu’il veut parler à tout le monde, à l’électorat Insoumis et à ses électeurs, dans la Somme, aux électeurs de « la France des tours » et à ceux de « la France des bourgs », selon son expression consacrée.
Désaccord de fond
« Finalement, c’est assez commun à gauche. On s’engueule mais on finit toujours par se réconcilier. C’était un vrai repas de famille », résume l’organisateur de l’événement cité plus haut. Ce qui est notable, en revanche, c’est l’accueil (très) chaleureux réservé à Dominique de Villepin, ex-Premier ministre de Jacques Chirac, ancien secrétaire général de l’Élysée et figure de la droite. Il s’est attiré les faveurs du public en affirmant qu’Emmanuel Macron aurait dû « donner sa chance » au Nouveau Front populaire. « Est-ce que ça aurait duré ? Est-ce que le NFP aurait eu l’audace d’étendre ses lignes pour constituer un gouvernement qui puisse avoir une majorité ? Ça, ce n’était pas au président de la République d’y répondre à la place du NFP », a-t-il souligné, sous les applaudissements nourris des sympathisants de gauche.
Il a surtout enflammé l’Agora en évoquant le sujet qui lui vaut les sympathies des Insoumis : Gaza. S’insurgeant que la guerre soit, selon lui, « invisibilisée », il a ajouté : « Le drame de Gaza, dans la représentation, et qui aggrave encore plus la frustration d’un certain nombre de peuples du Sud global, c’est l’invisibilisation de la mort à Gaza, c’est le silence de la mort à Gaza. » Clameur assurée. Des militants, séduits par son discours, sont allés prendre des selfies avec lui à la fin de son intervention. Vendredi 13 septembre, l’ex-ministre des Affaires étrangères avait même reçu le soutien de l’agence de presse palestinienne Quds News Network, réputée proche du Hamas. Dominique de Villepin avait tenu le même discours sur France Inter, le 12 septembre, qu’à la Fête de l’Huma, dénonçant le « silence » supposé de la France sur ce sujet.
Que retenir de tout cela ? « Tout est dit en un week-end, se désole un député PS. Une partie de la gauche préfère applaudir un homme de droite, sous le seul prétexte qu’il dit exactement ce qu’elle veut entendre, plutôt qu’un camarade toujours engagé à gauche. Ça dit beaucoup sur le sectarisme hallucinant de LFI. » Si Ruffin a convaincu sur la forme, il demeure un désaccord de fond sur la stratégie à adopter pour s’adresser aux électeurs du Rassemblement national, traités, dans leur ensemble, de « racistes » alors qu’il s’agit, pour certains, d’électeurs de gauche déçus par les renoncements de leur camp. Et Ruffin, qui ne pouvait absolument pas en parler au sein de LFI, se rend compte qu’il va être aussi difficile d’évoquer, de l’extérieur, ce sujet brûlant…
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Bibliographie :
Affaire Priore/Le Calendrier de l’Affaire Priore/1984.,Présentation de l’ouvrage.
La France en Afrique.,Informations sur ce livre.
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