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Titre exacte donné par le journal était: L’hommage des politiques à la cathédrale La Major
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Brigitte Macron est arrivée la dernière à la cathédrale La Major cet après-midi, juste avant que le cortège funéraire de Jean-Claude Gaudin, qui venait de traverser Marseille depuis le quartier de son enfance, se présente sur l’esplanade. Accueillis par le cardinal Jean-Marc Aveline, quelques marins-pompiers désignés pour porter le cercueil et plusieurs centaines de curieux, silencieux. En l’absence de son époux, le président de la République déçu de ne pouvoir être là, parti précipitamment en Nouvelle-Calédonie, Brigitte Macron s’est installée au premier rang. Il s’agit de rendre hommage à celui qui s’est éteint ce lundi de Pentecôte, à 84 ans, et qui n’oubliait jamais de lui envoyer des fleurs.
Aux côtés de l’épouse du président se trouvent le prince Albert II de Monaco et son ministre Pierre Dartout, ancien préfet de région, l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, ainsi que les ministres de la Transition écologique Christophe Béchu et de la Ville Sabrina Agresti-Roubache, représentants du gouvernement. Sont également là le président du Sénat Gérard Larcher et le maire de Marseille Benoît Payan. Ainsi que Renaud Muselier, son ancien premier adjoint désormais président de la région, complice de longue date malgré des rapports parfois orageux, et Martine Vassal, présidente de la métropole et du département que l’ancien maire a régulièrement adoubée.
Cortège d’anciens ministres et parlementaires
François Hollande, un temps attendu, n’est pas là. Pas plus que Jean-Luc Mélenchon, ancien député de cette circonscription marseillaise. Tous deux lui avaient pourtant rendu un hommage appuyé, lundi. Parmi les quelque 1 500 personnes venues l’accompagner avant de « passer sur l’autre rive », ainsi que le souligne le cardinal Aveline, on aperçoit le maire de Nice Christian Estrosi, le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, le patron des Républicains Éric Ciotti ainsi qu’un cortège de parlementaires, d’anciens ministres et d’élus régionaux, dont certains sont de gauche, comme la socialiste Marie-Arlette Carlotti. Mais essentiellement du centre et de droite, à l’image de François Bayrou, Jacqueline Gourault, Jacques Blanc, Raymond Alphandéry ou l’ancien maire de Toulon Hubert Falco, avec lequel le coup de fil du dimanche matin était un rituel immuable jusqu’aux derniers jours.
Plus loin, on remarque le visage assombri de l’animateur Jean-Pierre Foucault, l’un des derniers à avoir partagé un dîner avec l’ancien maire de Marseille, samedi soir. Le président de l’OM, Pablo Longoria, côtoie celui du cercle des nageurs, Paul Leccia, plusieurs grands cuisiniers et chefs d’entreprise, dix représentants de l’association œcuménique Marseille Espérance que présidait Jean-Claude Gaudin ou les membres de l’académie de Marseille en tenue…
Avant que l’office commence, Brigitte Macron montre à l’archevêque de Marseille un texto du chef de l’État se joignant au recueillement. Emmanuel Macron fera lire par son directeur de cabinet, Patrice Faure, un message saluant « la piété du catholique qu’il fut, aspergé d’eau bénite comme il aimait le dire. À La Major, Marseille est celle qu’il aimait, diverse et unie. »
Celui qu’il a retrouvé pour la dernière fois le 8 mai, lors de l’inauguration du centre d’innovation de l’armateur CMA-CGM au sud de la ville, rappelle « la joie » du défunt lors de la venue du pape François à Notre-Dame de la Garde, en septembre 2023, ainsi que sa « vie d’engagement au-delà des partis ». Manifestement marqué par le sens du consensus de Jean-Claude Gaudin, il rend hommage à « son mélange de gourmandise et de discipline, d’ascétisme et de passion. Tout était monumental chez lui. C’est comme si nous entendions encore sa voix et sa faconde », conclut-il, l’appelant par son prénom.
« Gaudin, c’était la fidélité à ses racines »
Assis à gauche de Brigitte Macron, le président du Sénat, Gérard Larcher, a été le premier à s’avancer dans le chœur pour prendre le micro. « Son parcours continuera de marquer profondément la ville de Marseille », glisse celui qui avait « noué des liens d’estime et d’amitié » avec Jean-Claude Gaudin. Et qui rappelle que c’est avec la lecture de Pagnol qu’est née l’envie de devenir sénateur.
Plus loin, l’avocat Yves Moraine, qui fut son adjoint, son porte-parole politique et l’un de ses confidents, raconte, lors d’un éloge funèbre teinté d’un humour subtil faisant rire et applaudir l’assemblée, mille anecdotes sur « Monsieur le Maire », le plus souvent glanées autour de tables copieusement garnies. « Gaudin, c’était la fidélité à ses racines, ses amis, ceux qui, même face à mitraille, ne se sont jamais planqués sous la banquise dans le Vieux-Port. C’était une humilité sincère, un fils du peuple de Marseille, le goût du dialogue et de l’union. » Un éloge de « l’ancien monde, plus telex que mail et pieds et paquets que quinoa ».
Plus sobre, mais tout aussi ému, Benoît Payan souligne après lui que « ce n’est pas une page qui se tourne, c’est un livre entier d’histoire politique qui se referme ». Son oraison évoque « le maire de notre enfance » avant de laisser la place au Requiem de Mozart et aux prélats. Jean-Claude Gaudin a retrouvé ensuite Mazargues, là où il est né, pour être inhumé dans le caveau familial, auprès de sa mère, Marie-Louise, et de son père, Claude. Non loin de la tombe de Bernard Tapie, qu’il n’aimait pas trop. Mais Gaudin savait pardonner.
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